Avant de monter une dernière fois à l'observatoire de Cerro Paranal, j'ai demandé à l'ESO la possibilité de prendre quelques jours en plus pour aller visiter San Pedro de Atacama et ses environs. Contrairement à la Patagonie, où j'avais tout improvisé sur place, j'ai cette fois décidé de faire un maximum de réservations à l'avance pour rentabiliser au mieux mon bref séjour. Vendredi 3 août au matin, je me suis donc embarqué dans un vol à destination d'Antofagasta, d'où partent les transport vers Paranal. Là-bas, j'ai tout juste pris le temps de confier mon ordinateur et autres outils de travail au bus qui montait à l'observatoire, avant de sauter dans un car à destination de San Pedro. Au programme, 4h30 de trajet à travers le désert, en passant par Calama et autres zones minières du nord du pays.
Longue traversée de cette région vide, inhospitalière, et entièrement tournée vers les activités si esthétiques de la mine. Il faut dire que le Chili est le premier producteur au monde de cuivre (un tiers de la production mondiale) et de lithium (60%). Tout au long de la route principale, machines et cimenteries côtoient les traditionnelles chapelles de bord de route, certaines ornées de ... pneus. Bref, un paysage somme toute assez moche, si on excepte la curiosité que suscite ces installations géantes (et naines à l'échelle d'exploitations comme la mine à ciel ouvert de Chucicamata ‒ cratère de cuivre d'un kilomètre de profondeur).
Les joies de la mine |
Un vieux train sur la ligne de chemin de fer quasi-abandonnée qui relie la Bolivie et les mines à la mer |
Jusqu'à Calama, non seulement le paysage est peu passionnant, mais je dois en plus subir la vidéo de "Glee le concert 3D" dans le car. C'est pire que le désert, croyez moi.
Après Calama, ville minière morne et glauque à souhait, le paysage se fait moins pollué et encore plus sauvage. On peut apprécier les étendues proprement martiennes de désert rouge qui nous entourent, et la géologie est de plus en plus intéressante. Vallons, rochers, dunes, collines, le tout porterait presque à faire croire que l'atterrissage de Curiosity est un fake tourné en Atacama. Le tout sous un soleil de plomb qui nous offre son lot de mirages.
Ceci n'est pas une île |
Puis nous commençons à approcher de l'oasis de San Pedro. Un peu de verdure commence à apparaître sur les bords de la route, et un guanaco est là pour nous souhaiter la bienvenue. Malheureusement, le bus était trop rapide pour la photo. Les rochers surréalistes de la Valle de la Luna commencent à être visible au loin, tandis que nous traversons des vallons où certaines formations géologiques sont si régulières qu'elles semblent avoir été taillées à la main, telles les voûtes rouges d'une cathédrale à ciel ouvert. Les volcans andins se font voir à l'horizon. Enfin, au détour d'un virage, une nappe de verdure apparaît : San Pedro de Atacama.
À peine arrivé, je n'ai déjà plus envie de repartir. Il faut dire qu'une fin d'après-midi à San Pedro a un charme incroyable. Soleil chaud mais pas trop, rues essentiellement piétonnes en terre, maisons aux murs d'adobe parfois blanchis à la chaux, le tout dans une ambiance certes touristique mais extrêmement chaleureuse. Je galère un peu pour trouver mon auberge, puis je retourne dans le centre (qui se réduit en fait à trois pâtés de maisons et la place de l'église) pour confirmer mes réservations d’excursions pour les jours suivants et visiter un peu plus le village. L'église, tant représentée sur toutes les plaquettes touristiques, vaut vraiment le détour, quelles que soient l'heure de la journée et la lumière.
Après avoir vu les dernières lueurs du coucher de soleil se refléter sur le sommet enneigé du volcan Licancabur et la Croix du Sud faire son apparition dans le ciel nocturne, je suis allé me coucher tôt pour être prêt à décoller le lendemain matin pour une première excursion qui s'annonçait formidable : Salar d'Atacama, réserve nationale des flamants rose, lacs d'altitude de l'altiplano...
En arrivant à l'auberge, j'ai la grande surprise de tomber sur Paco, un collègue de l'ESO qui occupait la chambre voisine. Conseillés tous deux par une connaissance commune - en l'occurrence ma colocataire italienne - nous avons atterri dans le même hôtel, et avions contacté la même agence pour la même excursion. Au moins allais-je avoir de la compagnie !
suite au prochain épisode...
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