mardi 10 juillet 2012

Pantoufles et chantilly

    Encore une fois, j'ai profité d'un week-end ensoleillé pour aller (encore une fois) me balader dans le Bosque Santiago. Un peu plus à vélo cette fois-ci, puisque mon dérailleur réparé me permettait enfin d'utiliser mon plus grand pignon, et par là même de grimper aux arbres. Enfin, n'exagérons rien, quand le sentier est devenu impraticable, j'ai à nouveau attaché mon vélo et mon casque à un arbre et j'ai continué à pied. Cette fois, pas de buse aguia en vue, mais je suis monté encore plus haut que la dernière fois, et ne désespère pas d'atteindre le sommet du Manquehue, qui domine ce petit massif au nord de Santiago.
Panorama de Vitacura et Las Condes depuis de sommet de El Carbón.
À gauche, le Manquehue au bout de la crête, au fond, les Andes.
Vue de mon point de vue d'il y a deux  semaines
Le même, zoomé, pour ceux qui ne savent pas chercher Charlie.
    Après cette assez longue rando qui m'a filé des courbatures et des ampoules (et pourtant je n'étais pas en pantoufles), j'ai décidé que je n'étais pas assez fatigué, et surtout, que sortir du smog c'est bien. Et si en plus c'est en loupant le boulot, c'est encore mieux.

    Le lendemain lundi, je suis donc parti tester les stations de skis chiliennes. Et oui, vous autres hémi-nordiques vous vantez de vos canicules et plages en bikinis, et moi j'ai fait une journée de ski. Bien que je me sois levé tôt, j'ai commencé la journée en appréciant la notion de temps toute relative des Chiliens. Ou quand "départs de bus en continu jusqu'à 9h30" se traduit par "si vous arrivez à 8h45, vous poireauterez jusqu'à 9h40 que le bus démarre", et "prévoyez une heure de trajet pourra atteindre la station" devient "ah ben la route est pourrie et en plus tout le monde monte au ski, donc on va se traîner pendant 1h50". Résultat, j'ai descendu ma première piste à midi. Merci de m'avoir fait payer un forfait journée, le forfait 12h30 m'allait aussi bien.
    Et c'est là que je vais parler pantoufles et chantilly. Pantoufles, parce pour râler encore un coup, arriver tard ça veut dire que tout le matériel a déjà été loué. Du coup, quand on dit au loueur qu'on chausse du 42,5 et qu'il répond qu'il ne lui reste que du 41 ou du 43,5 on se retrouve face au choix cornélien de se faire une séance de torture dans des souliers chinois ou de passer la journée en pantoufles. Aussi surprenant que cela puisse paraître, j'ai choisi les pantoufles. Chantilly, parce qu'il faut bien arrêter de râler à un moment donné. La station m'a agréablement surpris : super neige (assez fraîche et bien préparée), grand domaine skiable comparable avec des stations françaises de taille moyenne, remontée mécaniques pas trop vétustes, pistes variées et niveau moyen de ski tout à fait correct (avec certes de riches Brésiliens pour servir de piquets mobiles, mais les petits Chiliens en compèt' se défendent bien !). Bon, ok, n'avoir que des "pioches" comme téléskis, quand on n'a pas avec qui monter, ça finit par vous flanquer une scoliose.
    Je n'ai pas exploré la totalité de la station, d'abord parce que je n'avais pas tant de temps que ça, ensuite parce que le mot "plan" ils ne connaissent pas et que je préférais éviter de me retrouver coincé à 4km de mon bus, et enfin parce comme cité précédemment, les horaires (notamment de fermeture) chiliens sont assez aléatoires. La preuve, à partir de 16h, les perchistes avaient déserté les pistes, et les remontées continuaient de tourner pour nous-autres touristes, livrées à elles-mêmes, en croisant les doigts pour que rien ni personne ne s'abîme. Je précise à toutes fins utiles que les horaires de fermetures des remontées s'échelonnaient entre 16h30 et 17h.
    Je pourrais encore râler contre la météo montagne, mais enfin ce n'est pas la faute des Chiliens pour le coup. Enfin, si, parce qu'ils m'ont fait rater la matinée ensoleillée. Alors sous les nuages, quand on ne voit plus les reliefs, une seule solution : s'installer des accéléromètres dans les orteils et faire confiance aux spatules. Haha. Essayez de sentir vos spatules quand vous skiez en pantoufles. D'ailleurs, essayez de contrôlez vos skis un tant soit peu précisément et efficacement quand vous avez des charentaises dans les fixations.
    Bref, tout ceci brosse un tableau fort négatif, alors que pourtant, le verre orangé (j'ai dit verre orangé, pas vert orangé, bande de daltoniens) de mon masque de ski m'a donné une impression beaucoup plus ensoleillée que la réalité ! Les nuages avaient des (fausses) couleurs incroyables ! Et quoi qu'on en dise, quand il y a de la bonne neige et une station presque vide, le ski, c'est cool. Alors on arrête de râler contre le temps et le temps (lire la météo et les horaires), on se contente de ce qu'on a comme matos, et on épate les Brésiliennes, parce que la godille freinage à toute berzingue, c'est la classe.

    Et au fait, le gros gros point positif de la station de ski : ça fait du bien aux poumons.
Vue de Santiago depuis les pistes
La même, zoomée.
Au bout de la flèche, le sommet de El Carbón émerge de ce nuage maronnasse dégueulasse qui masque la métropole à vos regards les plus perçants. Dire que je respire ça au quotidien, rien que d'y penser ça me fout une tuberculose.

PS : en rentrant j'ai un mail de mon maître de stage qui m'informe qu'il faut que j'ai plein de résultats prêts pour une réunion mercredi matin. Vu qu'au final j'ai payé le ski en semaine plein tarif comme je l'aurais payé ce week-end (la basse saison s'est finie vendredi, et non aujourd'hui comme je le croyais), je me demande si je ne vais pas finir par regretter une des deux journées ci-dessus... 

vendredi 6 juillet 2012

Help !

Au secours ! Envoyez-moi de la chaleur, mon souffle se condense dans ma chambre !


Au secours ! Envoyez-moi des sous, ou sauvez la zone euro, le cours de l'euro se casse la gueule !


Bosque Santiago, re.

    Comme d'habitude, j'ai une semaine de retard pour mettre à jour mon blog. Cela tient entre autres au fait que mes semaines sont chargées, et que la météo fait qu'un week-end sur deux est ensoleillé, le suivant étant gris et pluvieux donc parfait pour écrire sur l'ordinateur.

    Dimanche dernier, j'ai profité du soleil pour retourner comme la semaine passée au Bosque Santiago pour faire de la marche, je pensais ainsi plus profiter du lieu qu'en devant porter et/ou pousser mon vélo tout le temps. Le parc en question est probablement un des lieux les plus agréables de Santiago, si ce n'est que difficilement accessible. Mais ça va peut-être ensemble.
On fait pire comme cadre de balade, non ?
    Au final, j'ai aussi porté et poussé le vélo, mais surtout, la randonnée s'est transformé en reportage pour National Geographic sur le mode de vie des buses aguia. J'ai en effet non seulement revu en vol ladite buse (sans pour autant réussir à la photographier correctement), mais je suis un peu plus tard tombé par hasard sur son nid. J'ai en effet remarqué une forme sombre dans un arbre en contrebas du sentier. La forme étant parfaitement immobile, le myope que je suis a mis du temps à vérifier qu'il s'agissait bien de la buse. Dès lors, j'ai quitté le sentier pour descendre à flanc de colline et m'approcher au plus de ce magnifique rapace.
Début de l'approche
Première approche
Seconde approche, sous un autre angle
Troisième approche, jusqu'au pied de l'arbre

   Murphy oblige, je n'avais pas l'appareil photo prêt au moment où la bête a pris son essor. À défaut, j'ai essayé de repérer, sans succès, les occupants des profonds terriers qui percent la colline. Puis je suis monté jusqu'au point de panorama qui domine tout Santiago et offre une vue splendide sur les Andes.
Sortir de ce smog : le bonheur !
Oui, demain, je vais au ski !